Valeurs et vision : Parcours de Sean Boyd qui l’a mené au Temple de la renommée du secteur minier canadien.
Après l’intronisation de Sean Boyd au Temple de la renommée du secteur minier canadien en janvier, nous revenons ici sur sa carrière remarquable. Ayant été à la tête d’Agnico Eagle pendant 24 ans, Sean a fait de l’entreprise un chef de file mondial de l’exploitation aurifère dont la capitalisation boursière est passée de 400 millions de dollars à plus de 55 milliards de dollars. Dans cette entrevue, Sean nous parle de son parcours, des valeurs qui l’ont guidé et de la signification de cette reconnaissance pour lui et pour l’équipe d’Agnico Eagle.
Que signifie pour vous le fait d’être intronisé au Temple de la renommée du secteur minier canadien?
Sean : Honnêtement, ça me fait un petit velours. Il y a près de 40 ans, je m’entretenais avec Paul Penna et Mort Brown, l’éditeur de The Northern Miner, qui venaient tout juste d’avoir l’idée de fonder le Temple de la renommée. Aujourd’hui, je les rejoins. C’est incroyable.
Cette reconnaissance n’est pas que la mienne. Elle témoigne de tout ce que nous avons bâti ensemble comme entreprise et rend hommage à nos valeurs. D’ailleurs, notre mission a toujours été de demeurer fidèles à nos valeurs, c’est-à-dire établir une excellente culture d’entreprise, mobiliser les parties prenantes et élever l’esprit communautaire. Cette reconnaissance prouve qu’il est possible de conjuguer valeur à long terme et incidence positive.
Diriez-vous qu’elle reflète également votre leadership au fil des ans?
Sean : Comme je l’ai dit, cette reconnaissance n’est pas personnelle. Elle est partagée avec les milliers de personnes qui, jour après jour, donnent le meilleur d’elles-mêmes. Je dois mon intronisation à leur travail remarquable. Nous n’avons jamais eu comme objectif d’être la plus grande société d’exploitation aurifère du Canada. Nous souhaitions simplement bâtir une entreprise de grande qualité qui exploite des mines d’or. Pour bien des entreprises, la croissance est l’objectif ultime; le nôtre était de nous concentrer sur notre domaine d’excellence. Voilà pourquoi les gens sont fiers de travailler pour nous et pourquoi les communautés sont ravies d’être nos partenaires.
Avec le recul, quels ont été les faits saillants de votre carrière et les défis auxquels vous avez fait face au fil des ans?
Sean : L’exploitation minière n’est pas simple, surtout lorsqu’il s’agit de gisements aurifères, car en général ils s’épuisent rapidement.
Très tôt, le complexe minier LaRonde a présenté son lot de défis que nous avons relevés grâce au travail exceptionnel de nos gens et à une culture organisationnelle robuste. Nous avons pris des risques calculés, nous nous sommes fait confiance mutuellement et nous avons misé sur nos forces. Certains moments ont été plus difficiles, par exemple lorsque les liquidités étaient serrées, mais nous avons gagné la confiance de nos actionnaires en créant constamment de la valeur. La confiance et le travail d’équipe ont joué un rôle déterminant dans notre succès.
Cette intronisation marque-t-elle le début de votre retraite?
Sean : Pas du tout. Je suis plus occupé que jamais, surtout avec les activités de défense des intérêts que nous menons auprès du gouvernement fédéral. Mon intronisation au Temple de la renommée ne change rien à mon quotidien. Techniquement, j’ai pris ma retraite comme membre du personnel l’an dernier, mais je demeure pleinement investi à titre de président du conseil d’administration.
Quelle est votre vision pour l’avenir d’Agnico Eagle et de l’industrie minière?
Sean : Il était temps que le rôle de l’industrie dans la transition énergétique soit reconnu. Pour Agnico Eagle, c’est le moment de briller. Grâce à nos bases solides, à nos équipes chevronnées et à nos relations bien établies, surtout au Canada, nous sommes bien placés pour explorer de nouvelles occasions.
Notre approche ne changera pas. La rigueur demeure de mise, et nous nous concentrerons sur les domaines où nous pouvons vraiment créer de la valeur. Notre collaboration avec certaines des plus grandes sociétés minières diversifiées au monde et notre présence dans le groupe sélect des 20 plus grandes entreprises canadiennes par capitalisation boursière confirment la qualité de nos activités.
Vous avez milité en faveur d’une stratégie du Canada pour l’Arctique. D’où est venu cet engagement?
Sean : Tout a commencé lorsque j’ai fait une allocution au Canadian Club en 2019. Nous avons entrevu le potentiel inexploité des ressources de l’Arctique, non seulement pour l’exploitation minière, mais aussi pour le renforcement des communautés nordiques. Comme d’autres pays augmentaient leur présence dans cette région, nous pensions que le Canada avait besoin d’une stratégie d’exploitation des ressources et de mobilisation de la population. Dans la dernière année, nous avons collaboré avec le ministère de la Défense nationale, Affaires mondiales Canada et même le cabinet du premier ministre. Il s’agit d’investir dans le Nord pour obtenir des avantages à long terme pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.
Qu’aimeriez-vous que nos gens et nos parties prenantes retiennent de votre parcours?
Sean : Ce sont nos gens qui ont fait d’Agnico Eagle ce qu’elle est aujourd’hui. Nous avons misé sur nos forces et avons fait fi des distractions de nos concurrents.
L’un de mes plus grands privilèges a été de constater l’incidence positive que nous avons eue sur les communautés, surtout dans les régions éloignées. Par exemple, lors de la réouverture du complexe minier Goldex, il fallait croire en notre équipe et en la valeur que nous pouvions créer, non seulement pour les actionnaires, mais aussi pour nos gens et les familles locales.
Avec le recul, notre petite équipe de cinq à Toronto a grandi et compte maintenant plus de 16 000 personnes partout dans le monde, et chacune d’entre elles contribue au bien-être de milliers de familles et de communautés. C’est un héritage dont je suis extrêmement fier.